Sivens : la justice annule le projet initial de barrage
Ce vendredi 1er juillet 2016, le tribunal administratif de Toulouse a annulé trois arrêtés fondateurs du premier projet de barrage de Sivens. Une victoire juridique de taille qui remet en cause sur le fond l’utilité du projet de retenue d’eau de Sivens.
La décision était attendue dans quinze jours. c’est finalement vendredi 1er juillet, que les juges du tribunal administratif de Toulouse ont rendu cinq décisions concernant le projet de Sivens. Bilan : les trois arrêtés fondateurs du projet sont annulés. Ils avaient été attaqué en octobre 2013 par plusieurs associations environnementales opposées au barrage de Sivens, dont le collectif Testet. La justice suit ainsi les conclusions du rapporteur public présentées lors de l’audience du 24 juin dernier
Première et plus notable de ces annulations : la déclaration d’utilité publique, (DUP) du 2 octobre 2013. Elle avait donné le feu vert pour l’ensemble des travaux du barrage. Cette décision outrepassait déjà la loi puisqu’elle ne respectait pas les réserves des commissaires enquêteurs qui donnèrent un avis favorable au projet. Dans leurs conclusions sur cette DUP, les juges administratifs présentent une démonstration implacable contre le projet et donnent raison sur tous les points soulevés depuis le début par les opposants : un projet inutile, destructeur et surdimensionné.
D’abord, cet arrêté viole les préconisations régionales du SDAGE (schéma directeur de l’aménagement et de gestion de l’eau) du bassin Adour-Garonne qui précisait "qu’aucun financement public n’est accordé pour des opérations qui entraîneraient, directement ou indirectement, une atteinte ou une destruction des zones humides, notamment le drainage".
Les juges basent leur décision sur les avis défavorables rendus à la fois par les instances régionales (CSRPN et nationales (Conseil national de protection de la nature) du ministère de l’Ecologie qui estimaient dès 2013 que "les mesures compensatoires présentent un caractère hypothétique, ne compensent pas réellement la disparition de la seule zone humide majeure de la vallée". Autre élément essentiel : les juges reconnaissent le caractère surdimensionné du projet, (1,5 millions de mètres cubes), aspect longtemps nié par ses promoteurs.
- Un fragment de la zone humide du Testet toujours intact, fin mai 2016.