[REGION] Stop à la dégradation du service public de l'éducation nationale

Toulouse, le 05 avril 2023

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COMMUNIQUE DE PRESSE EELV Midi-Pyrénées

Des moyens sont nécessaires pour stopper la dégradation du service public de l’Education Nationale

Les décisions concernant les établissements scolaires de Midi-Pyrénées pour la rentrée 2023 qui tombent actuellement confirment que la dégradation du service public d’éducation se poursuit. 

Sous couvert d'une baisse des effectifs scolaires, le gouvernement a décidé de supprimer 1500 postes d’enseignants à l'échelle de la France, au lieu d'utiliser la démographie pour alléger les classes. 

Dans le primaire, le recteur de l’académie de Toulouse a annoncé en janvier la suppression de 42 postes. Cela entraîne de nombreuses fermetures de classe dans les huit départements concernés. 

En milieu rural, il n'est plus rare de trouver des triples niveaux, ou de ne plus avoir accès à une école de proximité, amplifiant la désertification de certains villages. En ville, les classes non concernées par les dédoublements se retrouvent avec plus de 30 élèves.

Ces conditions de travail dégradées nuisent aux élèves et aux enseignants.

Dans les collèges et lycées, 75 postes ont été créés car 1600 nouveaux élèves sont attendus dans l’académie. Mais l’ensemble des représentants des parents et des personnels a souligné que ces moyens accordés sont insuffisants. Dans de nombreux établissements, les dotations horaires baissent. En conséquence les classes seront toujours plus chargées, des fermetures d’options auront lieu, le choix des spécialités pour les élèves va se réduire. Ainsi, ces mesures sont contradictoires avec les objectifs affichés de la réforme du baccalauréat.

Pour ces raisons, les parents et les enseignants se mobilisent actuellement dans de nombreux établissements.

Les syndicats et les représentants de parents sont en colère et alertent : ces annonces continuent à dégrader les conditions d’exercice des personnels de l’Education Nationale et les conditions d’accueil et de formation des élèves. Il aurait fallu au contraire profiter de cette baisse démographique pour améliorer le système et par exemple faire baisser le nombre d’enfants par classe, le plus élevé d’Europe.

Car ces difficultés s'accumulent depuis des années, elles s’ajoutent à d’autres réformes qui affaiblissent le système : suppression de la technologie en 6ème, diminution des enseignements dans la voie professionnelle, accompagnement insuffisant des enfants handicapés, nombreux professeurs non remplacés, déclassement salarial… Autre conséquence, les métiers de l’Education subissent une grave crise de recrutement qu’il faut enrayer. Cette année, dans toutes les matières, il y a moins de candidats au Capes que de postes ouverts, également dans le 1er degré où le manque de professeurs des écoles s'amplifie. Au lieu de travailler sur l'attractivité du métier, le recteur a annoncé les « mercredis du recrutement » dans chaque département de l’académie de Toulouse, pérennisant ainsi des « job datings » qui ne sont pas acceptables : pour un enseignement de qualité, il faut des enseignants formés et titulaires.

Ainsi, l’éducation publique ne cesse de se dégrader alors que les besoins sont forts. Des parents qui en ont les moyens risquent de se tourner vers l’éducation privée, ce qui diminuera la mixité sociale dans des établissements qui en ont besoin, alors même que cette mixité est une des priorités affichées par le recteur.

Ces problèmes peuvent se régler avec l’arrêt d’une politique de logique purement comptable: il est urgent de faire baisser les effectifs par classe, de renforcer les dispositifs dédiés aux élèves en difficulté et de reconstruire les RASED, de rétablir les viviers de remplaçants titulaires, de revaloriser les salaires des personnels, de donner un statut aux AESH pour une école plus inclusive et de recruter les autres personnels d’encadrement, de santé et sociaux nécessaires à un bon fonctionnement.

EELV Midi-Pyrénées soutient les parents d’élèves, les enseignant.es, les représentants syndicaux et élu.es qui se mobilisent actuellement sur l’ensemble du territoire pour demander les moyens à la hauteur des besoins.

L'école de la République est un pilier essentiel pour souder notre nation. Elle doit réparer les inégalités, développer les apprentissages, être une école ouverte et inclusive. Elle doit permettre l'accès aux savoirs et aux apprentissages pour toutes et tous, et l'émancipation de chacun et chacune. Le service public de l'éducation est une priorité absolue et cela doit se traduire par des moyens adéquats.