Pour une ouverture des chambres d'agriculture à la société civile

Au lendemain des élections des Chambres d’agriculture, les écologistes Midi-Pyrénées s’interrogent sur la nouvelle carte syndicale qui se dessine en région, comme au plan national.

La FDSEA et les JA, avec en moyenne 50 % des voix, conservent la majorité des départements (8 sur 10), à la faveur d’un monde de scrutin inégalitaire, qui favorise fortement les listes arrivées en tête. Nous prenons acte de la montée très notable de la coordination rurale, tant au plan national qu’en Midi-Pyrénées. Les bonnets « jaunes » sont en tête dans le Gers et dans la Lozère.

La Haute-Garonne et l’Ariège se distinguent par la victoire de 2 listes autonomes tandis que la confédération paysanne, avec 20 % en moyenne nationale, gagne l’Ardèche.

Quelles vont être les conséquences de ces fractures, qui pour la première fois depuis bien longtemps ébranlent la position dominante de la FNSEA dans plusieurs départements, dont la Haute-Garonne ?

Vont-t-elles apaiser les colères - légitimes mais diverses - du monde paysan ? Réduire le nombre de suicides, 1,5 par jour en 2016, selon les dernières données disponibles ?Ou au contraire, exacerber les tensions, et maintenir, voire renforçer un modèle à bout de souffle ?

Vont-t-elles bousculer la co-gestion et les ententes historiques entre la FNSEA, l’agro-industrie et les ministères de l’agriculture , une co-gestion qui a soutenu les plus « forts » au détriment des plus « petits », qui a vidé les campagnes, privilégié les intérêts économiques de court terme ?

Aujourd’hui, la société demande des mesures fortes pour réduire les atteintes à l’environnement et à la santé de nos concitoyens, en premier lieu celle des agricultrices et des agriculteurs. Force est de constater que ces enjeux ne sont pas la priorité des listes gagnantes.

L’ agriculture consomme toujours plus de pesticides, appauvrit les sols, la biodiversité, privatise les ressources en eau… Dans ce contexte, il devient urgent de rénover la gouvernance des chambres d’agriculture, et de les ouvrir à la société civile, aux consommateurs.

Sur fond de crise climatique majeure, l’agriculture et l’alimentation, autrement dit la santé des écosystèmes et celle des françaises et des français est un sujet trop grave et sérieux pour le laisser en vase clos entre les mains de syndicats majoritairement peu soucieux des générations futures.