Laurent Miro, éleveur bio à Montmaurin : «L’enclume syndicale nous tire vers le fond»
Article Petite République - 29 janvier 2024
Les annonces du premier ministre Gabriel Attal en Haute-Garonne pour éteindre d’incendie paysan national allumé il y a une dizaine de jours à Carbone, ne satisfait pas tout le monde, loin de là. Pour rappel, le chef du gouvernement prévoit de simplifier les normes et démarches administratives, faire respecter la loi Egalim, stopper la hausse du gazole non routier (GNR), débloquer une enveloppe d’aide d’urgence à la filière bio et aux éleveurs victimes des dégâts de la MHE, maladie infectieuse bovine, parmi d’autres mesures que d’aucuns qualifient de « mesurettes ». Car le monde paysan en colère ne l’entend pas de cette oreille, bien qu’une partie de la profession se soit satisfaite de ces premières avancées. La grogne ne retombe pas pour autant et les regards se tournent maintenant vers Paris, objectif ultime de la lutte avec un possible blocage à partir de lundi. Laurent Miro, éleveur de bovin viande en bio à Montmaurin et membre d’Europe Écologie les Verts, livre son analyse : « Ces annonces, malgré l’enveloppe votée à la bio, nie l’évidente nécessité de l’écologie dans l’agriculture d’aujourd’hui. C’est elle la grande perdante dans cette affaire. En tant qu’écologiste militant ça me désole. Le monde paysan est accroché à l’enclume syndicale qui nous tire vers le fond.
Il faut être clair et faire son choix : il y a une agriculture qui pollue, et une agriculture qui ne pollue pas. Dans le système actuel elles sont réunies dans un marasme commun. Les mesures annoncées par le gouvernement prennent essentiellement la défense des pollueurs, on fait encore un pas en arrière.