[Muret] Ciné-débat "Les algues vertes"

Dimanche 2 juin à 10h30, au Cinéma VEO de Muret.

En présence de la députée Christine Arrighi, ciné-débat autour de la projection "Les algues vertes".

Débat animé par Christian MORETTO, producteur/animateur à Radio Occitanie, en présence de Christine ARRIGHI, députée de la haute Garonne, et de nombreux invités.

Entrée 5 euros.

Les Algues vertes est un film percutant.Le réalisateur Pierre Jolivet retrace le combat de la journaliste Inès Léraud contre les marées vertes qui empoisonnent la Bretagne depuis quarante ans. Mieux : il explique les causes, les rouages et les conséquences sur la santé humaine. Le tout avec le souffle haletant d’un thriller, dans la veine de Dark Waters, film à suspense sur le scandale des polluants éternels (PFAS) dont il est inspiré.

En cause : l’agro-industrie. Ces algues à l’odeur putride se multiplient en effet à cause de l’épandange de lisier par les exploitations porcines, bovines et avicoles.

On découvre, au fil des scènes, comment une organisation - syndicat agricole majoritaire - peut, via le chantage à l’emploi, faire taire une population, ramener des élus dans son giron, et s’assurer du maintien d’un modèle hautement nocif sur les plans humain et écologique.

Pierre Jolivet explique s’être penché sur ce sujet après avoir été « pétrifié » par la lecture de la bande dessinée éponyme d’Inès Léraud et Pierre Van Hove, dont le film est une adaptation. Le scénario a d’ailleurs été coécrit avec la journaliste d’investigation, qui révèle ainsi une nouvelle corde sur l’arc étendu de ses talents. Les preuves de la culpabilité du modèle agricole productiviste s’accumulent dans son micro, en même temps que les menaces, déboulonnages de roues et autres tentatives de faire taire ses sources

Les Algues vertes explore également de manière saisissante les mécanismes de fabrication du silence. On découvre, au fil des scènes, comment une organisation peut, via le chantage à l’emploi, faire taire une population, ramener des élus dans son giron, et s’assurer du maintien d’un modèle hautement nocif sur les plans humain et écologique. Le tournage tourmenté du film en a été la mise en abyme. Le réalisateur s’est vu interdire par plusieurs maires l’accès à des lieux de tournage cruciaux pour le long métrage. L’équipe du film a dû ruser pour accéder à certaines plages, avec la complicité d’habitants bloquant les stationnements nécessaires à la logistique, relate Libération.

Comme Goliath, du cinéaste Frédéric Tellier, qui a exposé sur grand écran les stratégies de fabrique du doute des marchands de pesticides, Les Algues vertes sensibilise le grand public aux failles du système agricole intensif. Une mission nécessaire : en ce printemps 2024, sept ans après le début de l’enquête d’Inès Léraud.