[Région] Ligne nouvelle Montpellier-Perpignan – contribution d’EELV Midi-Pyrénées et EELV Languedoc-Roussillon

En résumé...

Avis défavorable sur l'ensemble de la justification socio-économique et écologique du projet dans sa version actuelle inadéquate. Les réponses de SNCF Réseau à l'Autorité environnementale sont insuffisantes, notamment sur le respect de la biodiversité, des paysages, des vignobles, et l'avenir de la “Ligne des Étangs”. L’absence d’aménagements entre Montpellier et Sète est un mauvais signal pour les habitants du bassin de Thau. Cette absence doit être compensée par des garanties de maintien de dessertes TGV pour Sète et Agde. Pour l’ensemble du projet, nous nous opposons au dogme de la Très Grande Vitesse. La Phase Béziers-Perpignan doit être réétudiée en urgence avec une solution mixte voyageurs-fret, sans gare nouvelle, sans quoi ce projet serait une agression frontale aux objectifs de la transition écologique.

Préambule

L’axe du littoral méditerranéen, considéré comme stratégique par l’Union Européenne, est un couloir de transit de voyageurs et de marchandises entre le nord et le sud de l'Europe. 

La circulation de milliers de poids lourds y augmente d’année en année, et rien n’a été fait depuis des décennies pour permettre un report de ce trafic vers le rail. L’urgence climatique, le besoin de réduire la pollution et de préserver notre santé imposent de réduire drastiquement, et dans les meilleurs délais, les transports polluants et donc de délester cet axe autoroutier. 

Alors que l’Union Européenne a attaqué la France pour son inaction sur le plan climatique, que des pays européens s'engagent dans la voie de la "transition écologique", elle-même promue dans la communication gouvernementale, il est impératif que les réponses aux défis non seulement climatiques, mais de qualité de l’air et de santé publique constituent la ligne directrice des projets d’infrastructures ferroviaires. Les décisions prises en France il y a déjà quelques années ne doivent pas saboter cette mise en marche de la stratégie ferroviaire européenne, pas plus que les efforts réalisés jusqu’à sa frontière par son voisin espagnol. 

Il est donc primordial que la ligne nouvelle qui reliera Perpignan à Montpellier soit entièrement accessible au fret : nous demandons une solution qui permette la continuité fret entre Béziers et Rivesaltes. Sans cette condition, il ne sera d’ailleurs pas possible de mobiliser les fonds européens, et c’est le budget de la région dédié aux lignes régionales qui sera lésé.

Or le projet actuel est largement incompatible avec ces enjeux.

En exigeant un tracé apte à de la très grande vitesse (350km/h), le gouvernement empêche une solution de fret autre que le maintien sur la “ligne des étangs”. Cependant, cette ligne est soumise "aux coups de mer" et menacée à terme par la submersion marine avec la montée du niveau de la mer due au réchauffement climatique. Elle sera également rapidement saturée, si tant est que les professionnels en fassent un moyen de transport privilégié en raison des incitations européenne et française ; ce qui conduit à penser que l’économie faite aujourd’hui est sciemment reportée sur un coût bien plus élevé à moyenne et longue échéance. 

SNCF Réseau n’a pas cherché à chiffrer le retour sur investissement économique et écologique qui prendrait pleinement en compte les coûts indirects évités par un très fort report de la route au rail pour des trajets longs.

D’autre part, le projet devrait être respectueux de l’environnement et des paysages, et favoriser l’intermodalité entre TGV et trains du quotidien, dans les gares existantes, pour un développement équilibré des territoires. 

En décidant de créer 2 nouvelles gares hors de Béziers et Narbonne centres, SNCF Réseau méprise les déplacements par train des usagers du quotidien et n’a pas non plus tenu compte de la problématique de l’artificialisation des sols. 

L'avenir permettra de prouver que le scénario d'EELV est le plus viable sur le long terme, une échelle de temps que le politique doit maintenant prendre en considération. 

Nous demandons aux commissaires enquêteurs de tenir compte de nos propositions qui permettent : 

  • de répondre à l’urgence de lutte à la fois contre le réchauffement climatique, la préservation du patrimoine humain, écologique et culturel, ainsi que les enjeux sanitaires et économiques. 
  • d'être en accord avec des objectifs européens de redynamisation du ferroviaire.