[Hautes-Garonne] Le nord toulousain condamné aux bouchons pour toujours ?
Communiqué de presse du groupe local Nord 31 d’EELV - 13/12/2023
Avec un réseau routier saturé, le nord de la Métropole toulousaine plaçait de l’espoir dans le projet des Aménagements Ferroviaires du Nord de Toulouse (AFNT), qui, à horizon 2031, permettrait un progrès significatif dans le développement d’un RER toulousain, avec une fréquence au quart d’heure.
Déjà, l’entêtement des politiques à vouloir lier ce projet à celui de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Toulouse-Bordeaux (Paris valant bien de négliger les autochtones) a retardé le projet de manière très conséquente.
Mais surtout, le projet actuel d’AFNT déçoit par son absence d’ambition pour résoudre nos difficultés quotidiennes de déplacements dans l’agglomération.
Le projet devrait pourtant s’inscrire dans la dynamique de la toute nouvelle loi sur les Services Express Régionaux Métropolitains (SERM). Le ministre des transports, Clément Beaune, de passage le 2/12 à Toulouse, a d’ailleurs évoqué un délai de 6 mois pour que les principaux acteurs du RER toulousain (Occitanie et Toulouse Métropole) trouvent enfin un accord dans le but que des aides de l’État soient débloquées.
Hélas, bien que le projet proposé par SNCF Réseau affiche des objectifs concernant les transports du quotidien, celui-ci souffre de nombreux manquements :
- pas de gare nouvelle à Lespinasse malgré l’attente des habitants. La Région et la Métropole doivent insister pour que cette gare soit intégrée au projet, et surtout garantir des moyens supplémentaires.
- pas de « saut-de-mouton » route de Launaguet qui permettrait pourtant de faciliter notre accès direct au sud-ouest toulousain.
- un dimensionnement des capacités de transport basé sur des estimations de population datant de 2012, et n’intégrant pas les dernières évolutions réglementaires notamment en termes d’urbanisation.
- Un aménagement des gares qui manque d’ambition quant au potentiel d’attractivité du train, grâce à de meilleures connexions avec le vélo et les bus. Les places de stationnements vélo sont particulièrement fantaisistes et indigentes.
Avec ces économies de bouts de chandelle, SNCF Réseau prend le risque de devoir revenir dans 5-10 ans sur ce réseau pour ajouter des capacités. Or nous savons localement ce que cela veut dire : Toulouse a déjà subi 3 étés d’interruption de la ligne A du métro et une multiplication par 10 du budget nécessaire pour rattraper l’économie initiale de 3 stations aux quais trop courts.
Les Écologistes demandent donc à SNCF Réseau de revoir son projet à la lumière de la dynamique autour des SERM et à l’État de soutenir ses capacités financières. Les Écologistes demandent aux collectivités territoriales et locales de s’accorder sur un projet de RER rendant les services attendus par et pour la population du Nord de la Haute-Garonne.
Mathilde BEUILLE et Patrice RENARD, co-secrétaires du groupe local Nord 31 des Écologistes