[REGION] Un virage écologique sur les transports qui doit être amendé et concrétisé
Toulouse, le 27 février 2023
Le Comité d’orientation des infrastructures (COI) vient de remettre au gouvernement son rapport et ses préconisations sur les investissements nécessaires en matière de mobilités pour la décennie 2022-2032, en présentant 3 scénarios.
Malgré les consignes de cadrage budgétaire du gouvernement, c’est le 2e scénario, dit “de transition écologique”, le plus consensuel au sein du COI, qui a été choisi par Elisabeth Borne.
Les écologistes se félicitent des annonces faites par la première ministre d’un plan massif de financement pour la rénovation et la modernisation du réseau ferroviaire existant, privilégiant la question de la proximité au détriment des nouveaux grands projets.
En effet, pour espérer tenir les objectifs européens et nationaux sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre, nous considérons, comme le COI, qu’un investissement de 175Md€ pour les mobilités est un minimum.
Cependant, les annonces d’Elisabeth Borne de consacrer un investissement de 100 Mds sur le ferroviaire d’ici à 2040 ne permettent pas de rassurer sur l’effectivité de cet investissement, la Première Ministre ayant précisé que ce budget implique des finances des collectivités locales, de l’Europe et de sociétés de financement dédiées.
Urgence pour la ligne Bordeaux-Marseille
Concernant les enjeux régionaux en termes de transports, les rapporteurs insistent sur l’urgence d’investir pour sauver la liaison Bordeaux-Marseille qui souffre de la forte dégradation de son matériel roulant (moyenne d’âge des voitures estimée à 44 ans) et de l’insuffisance d’entretien des infrastructures.
Aussi, ils préconisent de livrer, dès 2023, un nouveau matériel roulant et considèrent comme urgent de lancer les études pour la rénovation du tronçon Toulouse-Narbonne que nous demandons à étendre à Bordeaux Toulouse, car c’est l’ensemble de la ligne dont la vétusté est avérée.
- Nous demandons au gouvernement et aux collectivités locales de soutenir ces préconisations. Rétablir un service de qualité sur la transversale Sud doit être une priorité dans les investissements.
La rénovation de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) bloquée par l’absence de financement des collectivités locales.
A ce jour, si l’Etat s’est engagé à financer 2/3 du montant des travaux nécessaires il manque environ 130 M€ pour lancer les travaux et faire bénéficier l’ensemble des usagers des investissements déjà engagés (Près de 2 Mds d’€)
- Les rapporteurs préconisent un remplacement rapide des trains actuels dont les défaillances sont avérées, au même titre que pour la liaison Bordeaux Marseille, par des nouvelles rames.
Confirmer le lancement des réseaux express métropolitains
Depuis plusieurs années, nous réclamons que les collectivités locales développent les projets de Réseau Express Métropolitains. Le rapport souligne la nécessité d’engager dès à présent les premières étapes pour les métropoles de Toulouse et de Bordeaux. Les projets d’aménagement ferroviaires (AFSB et AFNT) programmés doivent être dissociés des projets de construction de lignes LGV. Nous rappelons notre ferme opposition au projet GPSO; au-delà de la destruction de la biodiversité et des terres agricoles, le financement de ce projet rendrait tout simplement impossible celui des priorités affichées, à savoir les transports du quotidien.
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Nous appelons les responsables de métropoles concernées à saisir la proposition de lancer ces travaux d’aménagement ferroviaires. Ces investissements peuvent répondre à la hausse des prix de l’énergie et sont un préalable nécessaire à la mise en place des ZFE sur ces territoires.
Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan : priorité au fret
Le projet LNMP doit être revu dans sa philosophie : une mixité voyageurs/ fret de bout en bout pour s'inscrire dans les projets de corridor européen, favoriser le report modal des milliers de camions empruntant l'autoroute A, et répondre aux enjeux de submersion de la ligne existante.
Les annonces récentes du Président de la République et la réponse de la Première Ministre lors de la remise du rapport semblent appuyer cette demande. Le retard pris sur ces projets est très important, nous espérons que les investissements pour les métropoles de Bordeaux et de Toulouse seront très bientôt confirmés pour des mises en service progressive sur les axes prioritaires.