[A69] Qui peut encore arrêter cette folie ?
Communiqué d'EELV Tarn du 4 mars 2019
Selon la ministre des transports, Mme Borne, l’autoroute Castres-Toulouse est un axe de développement prioritaire pour la France. Un projet qui augmente le réchauffement climatique est donc « prioritaire ». Les mois les plus chauds s’enchaînent, la météo détraquée alimente toutes les conversations, et la ministre soutient à Castres, un projet contre la transition écologique.
On peut comprendre les Castrais qui attendent depuis des années qu’on améliore la qualité de la liaison routière vers Toulouse, ils se sont longtemps fait balader, parfois même par ceux qui aujourd’hui leur promettent l’autoroute. Mais les Castrais, si l’autoroute se fait, deviendront des laissés pour compte climatiques. Les investissements qui seront engloutis dans ce projet, et le concessionnaire qui doit générer du bénéfice pour ses actionnaires, laisseront exsangue toute la population locale. Au moment où nous serons en urgence de nous adapter, Castres sera une nouvelle fois abandonnée, sans moyens financiers d’actions. Les beaux parleurs, « en marche », qui prétendent avoir des engagements climatiques seront bien loin.
Comment empêcher ce projet ? Ce sont des gilets jaunes de Castres, fortement mobilisés ce lundi qui posaient la question. Ils ont compris qu’il n’y avait pas de dialogue, c’est pour cela qu’ils sont dans la rue. Ils rappellent que les 15 euros du péage sont injustes et inacceptables. Leur défiance envers les élus ne peut qu’augmenter car quelle que soit l’assemblée vers laquelle on se tourne, tous partis politiques en capacité de décision confondus, aucun ne prend la mesure de l’erreur en cours. La ministre reconnaît pourtant qu’une alternative existe, mais qu’il est désormais trop tard pour tout reprendre à zéro.
Jacques Chirac disait « la maison brûle et nous regardons ailleurs », ici, avec l’autoroute, on rajoute de l’essence sans même espérer éteindre le feu. Quelles colères et quelles révoltes futures sont-ils en train d’alimenter ? Comment ne pas laisser faire ? Nous ne pouvons que répéter que l’aménagement alternatif est la priorité.
Stéphane Deleforge, Porte-parole d'EELV Tarn