A69 : Une justice qui temporise, un chantier qui en profite pour avancer

Le tribunal administratif de Toulouse a rejeté, ce 21 janvier, la demande de suspension des travaux de l’A69, laissant ainsi le chantier se poursuivre malgré les multiples alertes sur son impact environnemental et les nombreuses infractions déjà constatées.
Le rapporteur public, dans son intervention en audience du Tribunal administratif de novembre a pourtant mis en avant que la notion d'intérêt public majeur n'était pas démontrée à ce jour.
Une décision qui conforte le sentiment d’une politique du fait accompli, où chaque jour de travaux supplémentaire rapproche d’un projet irréversible, quitte à ce que la justice finisse par juger l’autoroute illégale… une fois qu’elle sera construite.

Nous, Écologistes du Tarn, dénonçons cette situation où l’État et les promoteurs de l’A69 avancent à marche forcée, au mépris du droit de l'environnement et de la défense indispensable de la biodiversité locale, dans un contexte de changement climatique de plus en plus violent. Vingt-neuf manquements administratifs en dix-huit mois, huit mises en demeure de la préfecture, et pourtant rien ne bouge. Pire, de nouvelles infractions sont relevées, comme l’absence de prise en compte de la présence du castor d’Europe, une espèce protégée attestée par l’Office français de la biodiversité, au moment où celle ci est mise en danger par la parole même du nouveau premier ministre.

Que faut-il de plus pour que la justice prenne ses responsabilités ? L’argument selon lequel "l’urgence" n’est pas caractérisée ne tient pas : chaque jour qui passe détruit un peu plus des écosystèmes fragiles et transforme un chantier contesté en infrastructure imposée, hors de tous cadres démocratiques et juridiques.

Nous appelons les citoyen·nes, élu·es et associations à rester mobilisé·es et exigeons un moratoire immédiat sur les travaux de l’A69, en attendant le jugement sur le fond prévu en février. Il est encore temps d’arrêter ce projet absurde, écocide, coûteux et destructeur.