Circuit automobile d'Albi : un opposant en garde à vue !
Ce vendredi 22 juin, un militant du C.R.A.A.C.81 (collectif d’opposants au bruit du circuit automobile d’Albi) et membre de l’association écologiste Albi Vert Demain a été placé en garde à vue pendant 7h30, de 9h à 16h30. Il était assisté par son avocate.
Malgré les nuisances sonores du circuit automobile (situé en zone urbaine, 6000 habitants dans un rayon de 1000 mètres, 205 jours de bruit en 2017, déjà 105 en 2018), les autorités publiques ne font pas appliquer la loi sur le bruit et la protection de la santé (« décret du 7 août 2017 relatif à la prévention des risques liés aux bruits », publié au J.O. le 9 août 2017). Notre collègue a dénoncé publiquement cette attitude scandaleuse des autorités lors de rassemblements, manifestations et réunions à la préfecture du Tarn.
Devant l’inaction des autorités responsables de la santé publique, ce militant a déclaré à plusieurs reprises qu’il allait – comme nous d’ailleurs - s’y prendre par d’autres moyens (juridiques et citoyens bien entendu) pour faire respecter son droit à la santé et à la tranquillité.
Sur cette base, le Procureur de la République d’Albi le soupçonne d’être l’auteur de menaces de mort adressées anonymement à Madame le Maire d’Albi, ce qu’il dément catégoriquement. Albi Vert Demain condamne toute action illégale et ne peut cautionner de tels actes, notamment envers une élue de la République.
Notre lutte pour la reconversion du circuit automobile, contre ses nuisances, et contre le financement d’une entreprise privée par des fonds publics, est un combat environnemental associatif et politique.
Nous dénonçons le fait que les autorités publiques soupçonnent un militant et le placent en garde à vue, alors qu’il ne fait que défendre ses droits en tant que victime d’une nuisance sonore permanente. Transformer une victime en agresseur est une stratégie courante pour décrédibiliser et criminaliser l’action militante, ce que nous ne pouvons pas accepter.
Nous constatons également que ces mêmes autorités publiques ne prennent pas les mesures adéquates et urgentes pour faire cesser ces nuisances qui provoquent des troubles graves et avérés, et mettent les riverains en danger. Elles continuent de ce fait à protéger des intérêts privés plutôt que la santé publique.
C’est ce que dénonce notre collègue mis en garde à vue, et c’est ce que nous continuerons à dénoncer par tous les moyens légaux. Cette intimidation est inacceptable en démocratie, et inquiétante quant à son avenir.
Pour Albi Vert Demain, Pascal Pragnère