[Toulouse] Demain Mobilités : le point de vue des Écologistes sur l’élaboration du plan de mobilité de la grande agglomération toulousaine

COMMUNIQUÉ DE PRESSE Toulouse, le 25 février 2025

Tisséo a organisé du 18 novembre 2024 au 16 février 2025 une concertation publique pour l'élaboration de son plan de mobilité, avec pour garante la Commission Nationale du Débat Public. A cette occasion, les Écologistes se sont emparé.e.s du sujet pour l’étudier et faire force de propositions dans un cahier d’acteur, disponible au téléchargement sur demainmobilites.fr

En voici les grandes lignes :

Selon plusieurs études (AUAT, 2024), les temps perdus dans les embouteillages ont tendance à se stabiliser sur Toulouse, mais augmentent sur les 2ème et 3ème couronnes. Avec 54 heures/an perdues en moyenne dans les trajets domicile-travail, Toulouse est en 73 ° position dans le top 100 des villes les plus embouteillées du monde (INRIX 2024) et la 5ème de France

Les Écologistes émettent ici des orientations pour améliorer les conditions de mobilité sur Toulouse et ses périphéries, et pour apporter un impact positif en matière de réduction de la pollution de l'air et des émissions de gaz à effet de serre massivement générées par le transport routier :

  • Des projets mobilités censés et résilients
    • Développer un moratoire sur les projets routiers (notamment la jonction Est et le Boulevard urbain du canal de SaintMartory). Ils sont non seulement très coûteux, mais n’ont jamais solutionné structurellement les problèmes de congestion, et ne le feront pas à l’avenir (avec pour appui les récentes études mobilités d’Occitanie Développement Durable). C’est à un changement complet de paradigme que nous appelons.
    • Concentrer les financements publics sur les alternatives à la voiture individuelle

  • La réduction des temps de trajet
    • Déployer un Service express régional métropolitain (SERM) de trains pour décongestionner les communes périphériques : des trains toutes les 30 minutes de 5h à minuit, avec des correspondances renforcées (Colomiers, Toulouse, Labège)

  • Le développement de solutions et de services pour les personnes à mobilité réduite et les personnes précaires
    • Développer le Transport à la Demande dans les zones de faible densité pour répondre, entre autres, aux besoins des personnes ayant une mobilité réduite
    • Renforcer l’accessibilité avec un réseau 100% accessible pour 2040 et une tarification davantage sociale et solidaire, pour compenser le creusement des inégalités croissantes de revenus
  • Le déploiement des transports en commun
    • Étendre le réseau capacitaire (Métro, Téléo)
    • Développer les lignes “transversales” entre les communes
    • Augmenter la qualité du service public : fréquences de passage renforcées, plages horaires étendues en soirée en s'inspirant du succès des bus Linéo
  • Le renforcement de l’attractivité des systèmes alternatifs à la voiture solo (piétons, cycles…)
    • Ouvrir le périphérique aux transports sobres et économes : dédier des voies au covoiturage, aux véhicules d’autopartage et aux transports en commun sur les périphériques intérieur et extérieur
    • Favoriser la marche à pied et le vélo pour les courtes distances en sécurisant les axes piétons et cycles, en développant les services associés (parkings vélos sécurisés, stations de réparation et de location)
    • Conditionner l’urbanisation aux réseaux de transports en aménageant les "cœurs de ville"
    • Faciliter l’intermodalité : billet unique pour les différents moyens de transports en commun de l’agglomération, plus de parkings vélos et une solution pour faciliter le transport de davantage de vélos dans les bus
  • La prise en compte des enjeux de préservation des espaces naturels riches en biodiversité et la protection des terres agricoles
    • S’adapter au changement climatique en végétalisant les voiries, en éclaircissant les revêtements et en prévoyant des points d’eau, des bancs, des ombrières…
En conclusion, l’enjeu d’agir vite et fort est plus que nécessaire :
Les externalités négatives (sanitaires, environnementales, sociales…) du “tout route, tout voiture” sont vertigineuses. Pour la France, les coûts cachés sont estimés à 70 à 100 milliards d’euros/an pour la seule pollution de l’air, qui cause 40 000 décès prématurés chaque année, et à 17 milliards d’euros aujourd’hui, et 22 milliards en 2030, pour le coût des embouteillages (source INRIX).