Sans l'argent de l'Europe, le projet pourrait être revu
Selon une délégation d'élus, opposés au barrage de Sivens, le président du conseil général du Tarn aurait annoncé hier matin qu'il n'aurait pas les 2 M€ de fonds européens espérés.
Une délégation d'élus régionaux (EELV et Parti de Gauche) et d'élus municipaux tarrnais, a été reçue hier matin peu avant 8h par Thierry Carcenac, président du conseil général du Tarn. «On a senti un président Carcenac pas sûr de lui, qui nous a annoncé qu'il n'aurait pas les 2 M€ attendus de financements européens» Thierry Carcenac aurait expliqué aux élus qu'il ne serait pas dans les délais de réalisation et de financement du projet permettant d'obtenir ces fonds» explique Guillaume Cros, élu régional EELV. Dans le plan de financement total de 8,70 M€, l'agence de l'eau doit prendre en charge 50 %, l'Europe, les conseils généraux du Tarn et du Tarn-et-Garonne devant financer le reste.
Les élus ont à nouveau demandé, sans succès, au président, un moratoire sur les travaux de déboisement du site de Sivens, même si ceux-ci doivent être terminés aujourd'hui. Ils souhaitent également des réponses aux questions posées par certains opposants du collectif Testet, en grève de la faim, pour certains depuis plus de quinze jours. Enfin les élus ont demandé l'organisation d'un débat public.
à ces deux dernières demandes Thierry Carcenac n'aurait pas donné de réponse. «Thierry Carcenac nous propose, dans la mesure où la région gère les fonds européens, d'étudier une remise à plat et un redimensionnement avec l'utilisation des fonds européens 2015-2020», témoigne Guillaume Cros. Contacté hier, le président du conseil général n'a ni confirmé ni infirmé ces déclarations.
Cet après-midi, le tribunal administratif de Toulouse doit se prononcer sur la suspension ou non, de l'arrêté sur la destruction des espèces protégées. En même temps, le tribunal d'Albi rendra sa décision sur la légalité du défrichement.
Gaillac : Des lycéens manifestent
Hier matin, le mouvement des opposants au barrage de Sivens a contaminé le lycée Victor-Hugo de Gaillac. Des élèves se sont rassemblés devant l'établissement banderoles en main, pour crier leur opposition à ce projet. Les gendarmes et les policiers municipaux étaient présents et ont bloqué les deux accès à la route du lycée. Des opposants du collectif des Bouilles et des grévistes de la faim étaient aux côtés des jeunes manifestants.
Mises à part quelques bousculades, la confrontation s'est déroulée sans violence. Sur les 950 élèves, seulement une centaine sont restés au lycée. Beaucoup ont été récupérés par des parents inquiets. Les autres ont manifesté jusqu'à la mairie où deux lycéens ont été reçus par le maire avant de s'éparpiller en ville. Le mouvement devait être reconduit aujourd'hui.
Blessés sur la zone humide
Au même moment, sur la zone humide, des affrontements ont eu lieu entre forces de l'ordre et opposants. Un gendarme a été blessé et côté opposant, il est question de deux personnes blessées par des tirs de flash-ball dont une à la poitrine. Elle a été prise en charge par les pompiers.
Mais ce qui peut être inquiétant pour l'avenir, c'est désormais l'irruption de groupes excédés par la présence des opposants et qui n'hésitent plus à venir à la confrontation avec les anti-barrage. Dimanche soir, lors d'un barrage filtrant sur la D999, le porte-parole du collectif du Testet a indiqué avoir été pris à partie par plusieurs individus. Il s'en sort avec une fracture à la main.
M.L. et P.G
La Dépêche du Midi