Réunion publique sur le projet “Jonction Est” : inutile, coûteux et écocide !

Alors que l’enquête publique sur le projet autoroutier de la Jonction Est s’est achevée en ce début d’année et témoigne du rejet des Toulousain·e·s et Métropolitain·e·s, Jean-Luc Moudenc s’obstine à relancer un projet hérité des années 1980, en totale contradiction avec les urgences climatiques, les réalités budgétaires et les attentes des habitant·e·s. Le 26 juin prochain, le Conseil Métropolitain doit se prononcer sur l’arrêt ou la poursuite du projet.

C’est dans ce cadre que nous avons organisé une réunion publique le jeudi 5 juin.

Nous vous attendons à la salle de la Roseraie (9 avenue du Parc, Toulouse) le 5 juin à 20h30. Les Écologistes organisent une réunion publique, en présence de nos chef·fe·s de file Écologistes Régis Godec et Hélène Cabanes (également conseillère municipale à Toulouse), Jean-François Robic (élu Écologiste à Balma), Aude Lumeau Preceptis (conseillère départementale de Haute-Garonne) ainsi que des associations contre le projet et des riverain·e·s, pour dire non à un projet inutile, coûteux et écocide, et porter une autre vision des mobilités.

NON À LA JONCTION EST

Un projet daté et inadapté

Conçu en 1982, ce projet autoroutier incarne le vieux modèle du "tout voiture". La création d’un nouvel échangeur autoroutier et de 1,2 km de 2x2 voies apparaît anachronique à l’heure de l’évolution des pratiques (+30 % de marche à pied, +100 % de pratique du vélo en 10 ans, d’après l’Agence d’urbanisme de l’Agglomération toulousaine).

Au moins 95 millions d'euros pour… 1 à 3 minutes de gain de trajet

Les études de trafic (Citec) le confirment : en 2030, l’échangeur ferait gagner 1 à 3 minutes. Alors que le coût global du projet ne fait qu’augmenter, passant de 60 millions en 2016 à plus de 95 millions aujourd’hui. Dès 2026, la Métropole devra s'interroger sur sa capacité à maintenir son plan pluriannuel d'investissement en l'état et revoir la priorisation des projets.

Un rejet massif des habitant·e·s … complètement ignoré

Plus de 60% des avis exprimés lors de l’enquête publique clôturée en janvier 2025 sont défavorables. Le bilan de la concertation, ayant eu lieu à l’été 2022, est sans équivoque. Sur les près de 500 contributions recueillies, 92% sont opposés à la Jonction Est. Le collectif "Non à la Jonction Est" a recueilli plus de 2300 signatures d’habitant·e·s opposé·e·s au projet. La concertation n’a été qu’une façade : les décisions étaient déjà prises.❌ Une artificialisation de terres dans une zone identifiée comme futur « Grand Parc de l’Hers» et la destruction d’espèces protégéesLe projet menace une zone humide majeure, au confluent de l’Hers et de la Saune, à proximité du futur Grand Parc de la Vallée de l’Hers, identifié comme corridor écologique stratégique par la Métropole elle-même. Il implique :

  • 33 ha de sols naturels menacés
  • Une zone humide de 5,3 ha impactée, à proximité immédiate de deux trames bleues : l’Hers-Mort et la Saune
  • 332 espèces végétales recensées dans la zone du projet, dont 2 protégées (trèfle écailleux, jacinthe de Rome), 69 espèces d’oiseaux, 75 espèces animales
  • La création de nuisances sonores et polluantes en milieu urbain
Le projet est contraire à la loi et aux engagements de la Métropole :
  • Zéro Artificialisation Nette (ZAN) : incompatible avec l’objectif de diminution de la consommation foncière
  • Destruction d’espèces protégées sans raison impérieuse d’intérêt public majeur (RIIPM) démontrée
  • Incohérence avec la Loi sur l’eau, le plan de prévention des risques naturels d'inondation (PPRI) et les objectifs du PCAET (Plan Climat)
Un projet en contradiction avec les engagements climatiques de la France

Alors qu’il est urgent de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’air (qui cause plus de 40 000 décès prématurés par an en France), le projet va à contresens :

  • Il va augmenter le trafic routier et renforcer la dépendance à la voiture individuelle d’un territoire déjà saturé. Plus on construit des routes, plus on augmente le nombre de véhicules (on parle de
    « trafic induit »)
  • Le projet va générer +27 300 tonnes de CO₂ entre 2028 et 2040
Pas étonnant de la part d’une majorité métropolitaine qui privilégie la voiture au point de voir son plan de déplacement urbain (PDU) annulé par le tribunal administratif parce qu’il prévoyait la hausse du trafic motorisé et une augmentation de 9% des émissions de gaz à effet de serre (en totale contradiction avec nos engagements nationaux et européens) !

L’absence d’alternatives sérieuses discutées

Le dossier n’approfondit aucune autre option de mobilité, alors que des solutions plus économiques, écologiques et efficaces existent. Plusieurs associations et collectifs, comme 2P2R, l’Autate et les comtés de quartier, ont proposé des alternatives concrètes et documentées. OUI À UNE AUTRE VISION DES MOBILITÉSDans l’Est Toulousain

  • Augmenter l’offre de transports en commun, en augmentant la fréquence et l’amplitude horaire, et renforcer les connexions sur l’Est toulousain (par exemple : la jonction des Lineo 1 et 7, la constitution d’une ceinture Sud de transports en commun reliant le secteur Cité de l’Espace à Ramonville et au Téléo).
  • Achever le Réseau Express Vélo dans l’Est toulousain, avec des pistes cyclables continues et sécurisées, séparées des flux routiers
  • Construire une passerelle au-dessus de la rocade réservée aux mobilités douces
  • Se mobiliser pour la réalisation du RER toulousain et protéger l’emplacement réservé SNCF menacé par le projet
  • Augmenter l’offre de parking et favoriser le covoiturage pour limiter l’usage de la voiture pour pénétrer dans Toulouse
  • Protéger le Grand parc de la Vallée de l’Hers comme espace naturel stratégique, accessible à pied par des sentiers urbains pour en faire un lieu de promenade
Nos mesures pour Toulouse

L’événement du 5 juin était aussi pour nous l’occasion de présenter nos premières mesures sur la mobilité en vue des élections municipales 2026 pour sortir du modèle “tout-voiture”. Elles seront présentées en exclusivité par Régis Godec, chef de file des Ecologistes Toulouse, et Hélène Cabanes, cheffe de file adjointe et actuelle conseillère municipale d’opposition.

1. Un vrai choc d’offre pour les transports en commun : Toulouse a besoin d’un système de transports publics efficace, accessible et ambitieux, pas d’une autoroute urbaine de plus :

  • mettre progressivement en service les 6 branches de l'étoile ferroviaire de Toulouse avec des trains cadencés (20 à 30 mn) pour relier entre elles les villes de la Métropole.
  • Renforcer les lignes Linéo : plus de bus, plus souvent, plus tard.
  • Créer un "bureau des temps et des mobilités" : pour informer les habitant·es et ajuster les horaires de la ville aux rythmes de vie des habitant·es (parents, salarié·es, personnes âgées...).
2. Des mobilités actives sécurisées et accessiblesNous voulons une ville où marcher ou pédaler n’est plus un risque, mais un droit :
  • Séparer les flux piétons, vélo, bus pour limiter les conflits d’usage et soigner les intersections.
  • Achever le Réseau Express Vélo avec des itinéraires continus, sécurisés, lisibles et séparés du trafic motorisé.
  • Doubler les stationnements vélo sécurisés (gares, stations de métro, cœurs de quartier).
  • Garantir un système de location longue durée de vélos, à tarif solidaire pour les jeunes et les ménages modestes.
3. Apaiser la ville, partager l’espace publicMoins de voitures, plus de vie : Toulouse ne doit plus être l’un des plus gros embouteillages permanents de France. Nous voulons redonner l’espace public aux habitant·es.
  • Transformer les boulevards en corridor vert : allées ombragées, pistes cyclables, bancs, terrasses, jeux pour enfants.
  • Dédier la berge intérieure du Canal du Midi aux mobilités douces.
  • Généraliser les "rues aux enfants" devant les écoles : rues piétonnes sécurisées, végétalisées, apaisées, conçues avec les familles, les équipes pédagogiques et les comités de quartiers.
4. Des mobilités partagées et sobres

Pour les usages ponctuels, l’alternative à la voiture individuelle doit exister :

  • Déployer l’offre de voitures électriques en autopartage dans tous les quartiers, notamment les moins bien desservis, pour répondre aux besoins ponctuels de mobilité des habitant·es sans encourager la possession individuelle de voitures.

  • Transformer la rocade en boulevard urbain : réduction de la vitesse à 70 km/h pour réduire les embouteillages et diminuer la pollution sonore et atmosphérique

  • Reprendre en main la gestion des parkings, pour l’aligner sur des objectifs de mobilité durable