[Communiqué régional] Il faut sortir notre agriculture du déclin!
Depuis quelques jours les actions des agriculteurs et agricultrices se multiplient partout en Occitanie: blocage de l’A64 entre Toulouse et Tarbes, de la centrale nucléaire de Golfech, manifestations… Le 23 janvier une agricultrice et sa fille ont perdu la vie en Ariège suite à un accident que nous déplorons.
La crise du monde agricole est réelle. La majorité des agriculteurs souffrent, et s'ajoute le deuil avec cet accident survenu en Ariège. Les suicides se multiplient. Les rendements n’augmentent plus. Le marché de la bio s’effondre alors que certains paysans ont des pratiques exemplaires. Cependant, Il ne faut pas se tromper d’ennemis : il existe un « triangle de l’enfer » (agro-industrie ; agroalimentaire & grande distribution) qui fait des marges énormes qui pèsent tant sur les agriculteurs que sur les consommateurs.
C’est pourquoi nous devons changer l’orientation du Gouvernement actuel qui n’est pas à la hauteur de cette crise et qui met en place des politiques libérales dans le secteur agricole. En accusant les écologistes, il cherche à faire oublier le bilan catastrophique de ses politiques de “modernisation” qui ont vidé les campagnes de leurs paysans et détruit la biodiversité…
De plus, il y a un vrai problème démocratique. La tête de la FNSEA cogère les politiques agricoles au titre d’intérêts très particuliers et essaye de rejeter la faute sur les écologistes. Les intérêts des dirigeants de la FNSEA ne sont pas ceux de l’agriculture et de notre pays. Ils cherchent à verrouiller les projets de stockage de l’eau, à abandonner les projets de réduction des pesticides et à favoriser les projets d’agrandissement des élevages avicoles et porcins, au profit de la minorité qui profite du système en place.
Les Écologistes EELV Midi-Pyrénées sont pour des lois qui protègent les agriculteurs et la santé de nos concitoyen-nes, et pour l’élaboration de politiques agricoles justes et respectueuses. Une mesure d’urgence doit être prise pour répondre au ras le bol : effacer les dettes des agriculteurs avec des plafonds et des conditions sociales et environnementales. Puis, doivent suivre des mesures à moyen terme pour une agriculture du vivant, pour améliorer les revenus et réorienter les aides, favoriser l’installation et développer les projets agroécologiques, refondre les politiques commerciales en matière agricole, notamment une refonte totale de la politique commerciale européenne.
Des solutions existent, adaptées au cas par cas et à chaque territoire. L'urgence est d'aider les agriculteurs, de les accompagner vers une transition qui soit bénéfique à tout le monde.
Image d'illustration cc Jérémy Toma