"Répondre aux demandes et besoins de la sphère toulousaine ", un projet de territoire durable ?

Commentaires apposés par le groupe EELV Lavaur-Graulhet dans le registre de concertation à l'Espace Ressources de la Communauté des Communes Tarn Agout.

Le groupe Europe Ecologie Les verts  Lavaur-Graulhet souhaite soulever un certain nombre de questionnements concernant le projet de la Zone des Portes du Tarn. Ce projet concerne un périmètre de 260 ha, situé sur une plaine agricole.

Ces terres sont devenues agricoles et irrigables suite à un investissement sur fonds publics dans les années 80 et donc par décision des pouvoirs publics locaux. Nous constatons que 30 ans plus tard, alors que la question de l’autosuffisance alimentaire des territoires et la question de la qualité de la restauration collective est posée aux pouvoirs publics, les même décident d’artificialiser 260 hectares de terres fertiles à haut potentiel agricole. Or, on sait que   « Entre 2003 et 2007, les surfaces artificialisées se sont étendues à un rythme moyen de 3 % par an. L’artificialisation du territoire régional progresse plus rapidement que le nombre d’habitants.(…) La surface artificialisée par habitant est 1,5 fois supérieure en Midi-Pyrénées à la moyenne de France métropolitaine. » Source : Le développement durable en Midi-Pyrénées Tableaux de bord des 46 indicateurs régionaux – INSEE – novembre 2009 Qu’est ce qui justifie le changement de destination de ces terres ? Ne serait-il pas possible d’envisager dans cette zone une réelle mixité d’usage des sols en conservant une partie de la surface pour une vaste plateforme de production végétale – et avant tout maraîchère. Inclure l’activité de production agricole dans ce projet de développement économique permettrait de répondre aux attentes des écoles, collèges, hôpitaux, maisons de retraites avoisinantes. Préserver la Surface Agricole Utile est aujourd’hui un impératif communément admis. Mais cet objectif ne peut se limiter à une stricte approche quantitative. Si le SCOT du Vauraus souhaite véritablement développer les productions agricoles de qualité (dont l’agriculture biologique) valorisées par des circuits courts, il est urgent de préserver les parcelles qui en ont les qualités agronomiques – comme le SCOT du Grand Toulouse en a décidé par exemple. Par ailleurs, ce chiffre de 260 ha nous amène à nous interroger sur la capacité financière qu’à une communauté des Communes qui rassemble 27000 habitants à porter un tel projet. Par comparaison, le site Airbus/Blagnac représente 220 hectares. La communauté d’agglomération de Lyon accueille pour sa part une Zone Industrielle de 258 ha qui rassemble près de 300 entreprises ! La nécessité d’envisager un développement économique du territoire exige-t-elle un projet d’une telle envergure ? Quel va être l’impact sur les impôts locaux des habitants de la Communauté de Communes ? En effet, dans un contexte de hausse du prix du carburant et de crise de l’énergie, le modèle des Zones d’activités misant sur l’intensité des flux routiers et la mobilité des citoyens a du plomb dans l’aile. Au-delà du fait de miser sur un effet de vitrine sur l’A 68 , quelle réflexion est menée sur la multimodalité des moyens de transport ? Il serait utile d’ajouter un « principe d’aménagement » dont le but est de créer un véritable « réseau vert » de circulation douce qui serait envisagé de façon continue et non disjointe comme c’est le cas pour l’instant. Quelle propositions sont faites en terme de circuit de bus, de co-voiturage et autres transports collectifs ? Quels types d’entreprises sont attendues ? Quels emplois ? On peut craindre en effet des « délocalisations de proximité » c’est à dire des transferts d’entreprise qui viennent avant tout encourager la concurrence des territoires plutôt que d’organiser leur développement. Nous connaissons les risques de nécrose des centres villes au profit des extensions périphériques et la déliquescence du tissu artisanal en milieu rural. Cette concurrence s’illustre également entre ces mêmes zones d’activité.Le nombre de Zones d’Activités autour de Saint Sulpice est d’ores et déjà très important Cadaux-Gabor, Cauquillous, Al Cros). Une simple analyse de ces Zones existantes fait apparaître une très faible dynamique, et des taux de remplissage très incertains. Or ce projet revient à quasiment doubler la surface urbanisée de la seul vielle de Saint Sulpice ! Enfin, ce projet étant à vocation régionale, nous nous interrogeons sur sa capacité à répondre aux besoins locaux et régionaux. Quelles sont les attentes du Conseil Régional ? .Tous ces éléments nous amènent à nous interroger sur la pertinence et la durabilité d’un projet mené en l’état, considérant que l’artificialisation des terres est un processus irréversible, sur lequel on ne pourra pas revenir dans 30 ou 40 ans ! Nous souhaitons que ce projet prenne en considération à chaque étape du projet les impacts directs sur l ‘environnement ainsi que les impacts indirects et qu’il intègre l’activité de production maraichère comme un réel débouché économique.