«Ce matin j'ai saisi le Parquet national financier au titre de l'article N° 40 du Code pénal qui dit que «tout fonctionnaire ou élu au courant d'un crime ou délit, doit en référer au procureur».
C'est Pascal Pragnère, conseiller municipal Europe écologie Les Verts qui tient ces propos après avoir pris connaissance du dossier réalisé par Médiacités sur le circuit d'Albi et sa gestion. Cet article du journal en ligne soulève la question de subventions publiques qui seraient accordées à une société privée. En l'occurrence les 20 000 € octroyés par le Département en 2016 (10 000 € de subvention directe, 7 000 € pour la pose de panneaux et 3 000 € d'achats de billets, selon l'élu), pour l'organisation du 72e Grand prix d'Albi. «C'est de l'argent public qui va directement dans les caisses d'une société privée», dénonce Pascal Pragnère. Une affirmation que l'élu argumente sur la base du contrat de concession du circuit passé entre la ville et le délégataire DS Events, société présidée par Didier Sirgue : «le délégataire assure pour le compte des associations sportives et à ses frais et risques, la promotion de ces manifestations et leur organisation matérielle. En contrepartie, il bénéficie de l'intégralité des recettes».
Suite bizarre
Comme la subvention demandée au Département par l'Association sportive automobile d'Albi, est présidée par Didier Sirgue, l'élu Vert voit rouge. «Ce mode de fonctionnement interpelle, poursuit Pascal Pragnère, ce n'est pas normal que de l'argent public aille comme cela vers le privé. On se demande d'ailleurs comment certains élus ont pu laisser passer ceci alors qu'ils siègent à la fois au Département et à la Ville». D'où sa démarche auprès du Parquet financier, vu que celui d'Albi a donné une suite bizarre à sa demande d'audience. Pascal Pragnère explique : «J'ai demandé audience le 10 avril, et j'ai reçu une réponse le 19 mai émanant du cabinet de la maire d'Albi m'indiquant que ‘‘le procureur ne pouvait pas me recevoir en l'absence d'un dossier détaillé''».
«Sortir les fusils»
En marge de cette question de financement, le bruit généré par l'activité du circuit pose toujours problème. «Depuis le début de l'année, confirment Cécile Porta et Gérard Hernandez, tous deux membres de l'ARAS (1), nous avons comptabilisé 84 jours d'activités bruyantes sur 150 jours, c'est beaucoup, certains riverains sont sous traitement médical, des professionnels libéraux envisagent de quitter leurs locaux trop près du circuit et les plus énervés des riverains parlent de sortir les fusils». Ils ajoutent : «En 2015, nous avons déposé 179 plaintes, 40 en 2016, toutes ont été classées sans suite par le procureur d'Albi, mais celui de Toulouse a décidé de rouvrir le dossier pour les 40 plaintes de 2016». Et depuis, les riverains concernés doivent compléter un questionnaire distribué par les gendarmes.
L'Association des riverains de l'autodrome Albi-Le Séquestre
R.R